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Les puzzles des sons

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Les puzzles des sons

17.09.2018

C’est comme si on avait un trou de mémoire : certaines choses disparaissent, le quotidien n’est plus comme avant. Lorsqu’on souffre d’une perte auditive, il est dès lors très important de se faire aider à temps.

Les puzzles fascinent jeunes et les moins jeunes depuis la nuit des temps. C’est l’attrait de former un tout à partir d’innombrables pièces différentes. Tout au long de l’assemblage, il arrive que l’on s’y perde et que l’on s’énerve, parce qu’on ne trouve pas tout de suite une certaine pièce. Ou parce qu’elle a tout simplement disparu. Ce qui est important, dans ces moments-là, ce sont la patience et le temps.

La situation est semblable dans le cas d’une perte auditive. Les conversations et les bruits environnants commencent à former un chaos sonore que l’on a de la peine à démêler seul. Le tableau sonore est incomplet, comme dans le cas d’un puzzle auquel il manque des pièces. Comme pour un trou de mémoire, c’est à ce moment là qu’un soutien technique et humain est nécessaire pour que le puzzle redevienne complet.

« Le plus souvent, une perte auditive s’installe de manière insidieuse. L’environnement apparaît peu à peu différent, comme si tout était brouillé », explique l’audioprothésiste breveté Andreas Grill de Neuroth. Lorsqu’on souffre d’une déficience auditive, on entend non seulement tout moins fort, mais aussi de manière incomplète. Progressivement, certains sons et syllabes disparaissent, alors qu’ils sont essentiels pour la compréhension de la parole. Fréquence après fréquence, lettre après lettre.

À un âge avancé, ce sont d’abord les consonnes comme les fricatives « s » ou « f » – les fréquences dans les aigus – que l’on perçoit plus difficilement. « Chaud » devient donc vite « faux », il devient difficile de suivre une conversation, il faut souvent faire répéter et se concentrer davantage. Mais la perte auditive a également des répercussions sur le bien-être physique et émotionnel en général : bien
souvent, celui qui entend mal s’isole et sombre dans la dépression. Par ailleurs, la surdité est l’un des facteurs officiels de risque pour la démence sénile.

Un accompagnement dans la confiance

Il est donc extrêmement important de chercher aussi vite que possible le soutien de personnes compétentes, d’abord un médecin ORL, puis un audioprothésiste. « Entendre est une chose très personnelle. C’est pourquoi les personnes souffrant d’une déficience auditive hésitent souvent avant de franchir le pas. Bien souvent, les proches jouent un rôle très important dans la décision » explique par expérience l’expert en audioprothèse.

Recommencer à bien entendre est cependant un processus qui ne va pas du jour au lendemain mais exige de la patience. « Chaque oreille est différente. C’est pourquoi les appareils auditifs doivent être adaptés de manière très individuelle à leur utilisateur et à ses besoins », dit Grill. Le cerveau doit se réhabituer pas à pas à traiter tous les sons et à entendre comme autrefois. Comme dans la « roue de la fortune » où les lettres sont révélées les unes après les autres. Ici, les « porte-bonheurs » sont les audioprothésistes expérimentés qui veillent à ce que la parole retrouve tout son sens et que le puzzle des sons se complète.

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