Les vertus

du silence

Nous avons déjà publié quelques articles sur le calme et le bruit dans lesquels nous évoquions leurs conséquences sur notre santé. L’OMS considère même les nuisances sonores comme l’un des plus grands dangers de notre société moderne. Que pouvons-nous faire contre cela? Accorder à nos oreilles suffisamment de repos. Aussi, le silence offre pour ainsi dire un bref répit à nos sens et nous permet de récupérer.  

Nos oreilles sont le système d’alarme de notre corps. Face à des sons inattendus ou à des «dangers», ce dernier sécrète les hormones du stress: l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol. Plus le type de bruit ambiant est inhabituel, plus le stress qui accable nos oreilles est grand. Toujours est-il qu’elles doivent traiter tous les sons, en permanence. Dès lors que le corps sécrète une quantité particulièrement importante d’hormones du stress, cela se répercute bien sûr sur notre santé. Le silence peut être bénéfique dans cette situation étant donné qu’il offre un répit nécessaire à nos oreilles et peut même apaiser les effets secondaires du stress permanent. On y trouve par exemple les troubles de la digestion et du sommeil, les maux de dos ainsi que les migraines. Si cela vous intéresse, nous avons déjà publié un article au sujet du sommeil. 

Les milliards de neurones de notre cerveau nous servent avant tout à apprendre. Les scientifiques le considèrent même comme l’organe le plus complexe qui soit. Notre machine pensante est mieux à même de traiter les données que de les sauvegarder. Cela signifie qu’elle ne peut enregistrer qu’une certaine quantité d’informations. Après, notre cerveau a besoin d’un temps de récupération, idéalement dans un environnement silencieux. Cela donne l’occasion à notre corps de traiter les sensations et d’accroître à nouveau notre capacité de compréhension.  

Dans le silence presque absolu, notre cerveau peut activer certaines régions que l’on appelle «réseau du repos». Cela n’est possible que lorsqu’il ne perçoit aucun son susceptible de le distraire. Ainsi, un environnement suffisamment calme permet de renforcer notre concentration ainsi que notre productivité, et d’accroître nos capacités intellectuelles. Les scientifiques ont même pu constater qu’avec juste ce qu’il faut de silence, de nouvelles cellules se formaient. Le calme modifie aussi durablement l’hippocampe, la partie du cerveau responsable de notre capacité d’apprentissage. 

Lorsque nous lui accordons des moments de répit, notre cerveau récupère. Cela nous permet de mieux comprendre les corrélations et de faire des liens nouveaux, plus créatifs, entre des idées, des souvenirs et des pensées. Étant donné que nous laissons de la place à notre cerveau sans lui injecter de nouvelles informations, celui-ci peut déployer tout son potentiel. Cela nous donne aussi l’opportunité d’engager une auto-réflexion. Avec suffisamment de calme, il devient plus simple d’analyser certains événements et de prendre des décisions. 

Si le silence est sain et bénéfique, il arrive souvent que nous n’y soyons plus habitués. Nous allumons la radio, la télévision ou la musique pour détourner notre attention. Nous avons également publié un article qui explique pourquoi nous ne pouvons pas supporter le calme. Outre la simple habitude, il y a de nombreuses autres raisons à notre aversion au silence. Le besoin de distraction est l’une d’entre elles. S’accorder du calme ne devrait toutefois pas être un tour de force. Quelques minutes suffisent à faire des miracles dès lors que l’on joue vraiment le jeu. Le rapport idéal entre bruit de fond et silence est d’ailleurs de deux tiers pour un tiers. Ainsi, en passant un tiers de notre temps dans un environnement calme, nous accordons déjà à nos oreilles un répit bien mérité.